samedi 22 mars 2014

Réponse Alta - Question 1 (20-03-2014)



Question 1

Bonjour Alta, bonjour à tous,

Quel est la part illusoire et la part réelle de se sentir responsable, responsable de bien faire les choses, par exemple au travail ?

Merci

Nicolas



Réponse :

Alors là, vous nous renvoyez une notion de responsabilité qui s’applique à l’éphémère, qui correspond aussi bien aux lois morales, aux lois sociales, aux lois de la république, aux lois comportementales, aux lois de la culture dans laquelle vous vivez. Les codes comportementaux, les codes sociaux, bien sûr sont profondément différents d’une culture à l’autre mais même d’un pays à l’autre. Sans même aller jusqu’au spirituel bien sûr, mais dans les choses les plus courantes de la vie, la signification d’un geste, d’un regard, d’une poignée de mains, n’aura pas le même sens, bien sûr, selon les pays. Ça c’est applicable aussi bien pour les choses de la vie courante que pour les expressions. Les seules choses qui sont communes à l’humanité et là on ne peut pas tricher, et c’est des travaux qui ont été réalisés par Mr Ekman aux Etats Unis, qui a démontré que les mimiques des muscles du visage sont toujours les mêmes, quelle que soit votre culture, quelle que soit votre éducation, quelle que soit votre continent,  quelles que soient vos croyances, quel que soit ce que vous êtes. Un être humain va toujours réagir quel soit son « niveau » ou état de conscience, par la mise en mouvement des mêmes muscles du visage. La surprise, la colère . . . 

La surprise, c’est les nerfs moteurs oculaires externes et communs qui se contractent, faisant ouvrir les yeux tout grands et ça s’est valable aussi bien chez un Belge, chez un Français, chez un Canadien, chez un Américain, que chez un Papou de Nouvelle-Guinée. Donc ça c’est ce qu’on appelle cette aptitude particulière qu’a l’être humain à un niveau infra-conscient, de reconnaître les émotions non pas à travers l’énergie, mais bien plus avant à travers ce qui est exprimé comme émotion primaire, à travers un visage. Et ces émotions primaires elles sont les mêmes chez tout le monde, à tout âge. C’est parfaitement démontré, parfaitement reconnu.

Maintenant, au niveau comportemental, c’est une toute autre histoire. Alors la responsabilité à affaire bien sûr avec les règles, toutes les règles établies dans l’environnement dans lequel vous vivez. Alors, il y a une phrase qui a beaucoup été employée par les politiques : « responsable mais pas coupable ». Nous sommes entièrement responsables de notre vie. Il n’y a pas à chercher, même si cela est réalisable, un facteur causal. Il n’y a pas à rechercher un facteur karmique. Il n’y a pas à rechercher un facteur mémoriel, parce que vous en trouverez toujours. Vous trouverez toujours, toujours, une explication logique, par exemple, à une maladie, une douleur, une souffrance quelle qu’elle soit, psychologique, si avec des techniques éprouvées vous remontez dans la mémoire de vos vies passées, que ce soit avec des techniques astrales ascensionnelles comme le faisait Patrick Drouot à l’époque, que ce soit avec des cristaux, que ce soit avec des techniques de transes comme le faisait le Dr Donnars  par exemple, ou les procédés on va dire de mort-renaissance, qui sont utilisés dans le bouddhisme tibétain, vous faites appel à des mémoires.

Donc la responsabilité est incluse dans les lois de ce monde. Que ce soient les lois sociétales, morales, karmiques, spirituelles. C’est la fameuse loi d’action-réaction. Mais la responsabilité dont je parle est une responsabilité bien plus large. La seule chose dont vous soyez fondamentalement responsable, c’est de ce que vous êtes. Non pas au sein de la personnalité, non pas au sein d’un rôle social, affectif, ou autre, mais fondamentalement, intérieurement, au plus intime de ce qu’est la conscience, c'est-à-dire la conscience dans son stade le plus expansé, soit supra-conscient, Réalisation, vous l’appelez comme vous voulez, c’est encore des mots, mais là, dès que vous passez ici, dès que vous êtes là, il ne peut plus y avoir notion de responsabilité autre que votre responsabilité d’ETRE.

La responsabilité de bien faire, la responsabilité de faire est utile aujourd’hui dans votre vie pour mener à bien un métier, pour mener à bien une relation, pour mener à bien une interaction quelle qu’elle soit, mais elle ne vous sera d’aucune utilité pour être responsable de l’être que vous êtes. La responsabilité n’est pas dans le faire. Elle est valable bien sûr cette responsabilité dans tous les secteurs de la vie incarnée. Mais ce que j’aimerais c’est vous ramener à cette responsabilité de votre authenticité. Votre responsabilité d’être ce que vous êtes et non pas ce que vous faîtes. Et non pas ce que les conventions morales, sociales, éthiques même, vous disent ; c’est à dire ne plus dépendre du regard extérieur, ne plus dépendre de la peur, ne plus dépendre du regard de l’autre, dans un état de transparence et de vacuité. C’est ce que confère de façon de plus en plus évidente et de manière de plus en plus importante et intense, tout le travail alchimique qui se fait en ce moment, de retrouver l’entièreté de notre responsabilité qui déborde bien sûr largement le cadre de la responsabilité au sens humain et au sens social.

Alors bien sûr, ça ne veut pas dire qu’il faut faire mal. Mais la question ne se pose même pas. Quand vous êtes responsable réellement de l’être que vous êtes, la question du bien faire ne se pose pas. Parce que ce qui se fait sous l’impulsion, sous l’intelligence de la Lumière, sous l’intelligence de l’Etreté ou de l’Absolu sera toujours en accord avec les lois de la vie qui n’ont que faire des conditionnements ou des règles quelles qu’elles soient, établies par la société. Vous savez qu’il y a une des règles fondamentales de l’être humain qui est inscrit  dans son cerveau qui est ce qu’on appelle le cerveau intermédiaire, le cerveau mammalien, le cerveau des mammifères qu’on partage avec les mammifères, c’est ce qu’on appelle le principe de préséance. Ça avait été appelé dans un livre magistral qui vient des Etats Unis, qui avait été écrit il y  a une quinzaine d’années, qui s’appelle le principe de Lucifer. Le principe des mammifères, c’est une valorisation hiérarchique, c'est-à-dire que votre image au sein du groupe est toujours définie par des conventions, visibles ou invisibles, par forcément visibles sur le visage comme une émotion, mais ce sont des conventions qui sont acquiescées par l’ensemble d’un groupe social et qui vont vous placer à tel endroit. Aussi bien dans l’architecture d’une entreprise, entre le chef de service, l’employé, les cadres, le cadre sup, les dirigeants, que au sein de votre vie affective. Qui prend les rênes, qui commande, qui dirige, qui fait ?

Alors, soit vous faites, parce que vous adoptez ce cerveau mammalien, c’est à dire les règles de préséance. Ce cerveau de Lucifer qui vous dit tout simplement, comme pour tous les mammifères, de manière un peu abrupte y’a celui qui mange en premier, y’a celui qui baise en premier, celui qui est le chef, le chef de la meute. Et c’est comme cela aussi bien dans l’entreprise, que dans une famille, que dans les relations sociales. Mais ce dont je parle maintenant n’a que faire de tout ça. Ça ne veut pas dire qu’il ne se conforme pas à un ordre établi, bien au contraire, mais il est magnifié, transcendé, dépassé réellement par cet état de l’être particulier. Il est évident que même un sanguinaire qui irait rencontrer, il y a cinquante ans en arrière, Ma Ananda Moyi, s’il reste sanguinaire, c’est son problème. Il peut être touché par le rayonnement de Ma, comme ne pas être touché. Tout est question d’ouverture à cet état particulier. C’est à dire qu’on ne peut pas prétendre vivre un état sans le vivre. On ne peut pas traduire notre vie dans tous ses secteurs comme quelque chose de conflictuel  si on est dans l’Absolu, c’est impossible. Sans ça, on se ment à soi-même.

Ça veut pas dire qu’il n’y plus de colère, ou plus de plaisir ou plus d’émotions ou plus de désir, mais l’ensemble de ces colères, l’ensemble de ces interactions sociales, l’ordre de préséance ne veut plus rien dire. Parce que quand vous vivez la Libération qui est donc l’Absolu, le Djani, ceci, cela, vous l’appelez comme vous voulez, il y a des modifications neuro-anatomiques parfaitement connues aujourd’hui qui se produisent dans le cerveau. Et on ne peut pas tricher avec ça, on ne peut pas paraître. Dans l’être, il n’y a aucune place pour le paraître. Donc y’a aucune place non plus pour la responsabilité autre que celle de la responsabilité d’être. La responsabilité d’être n’est pas le besoin de bien faire de la personnalité, n’est pas le perfectionnisme de la personnalité. Elle est la spontanéité, ce qui est exactement l’inverse. Ce qui veut dire qu’effectivement, peut-être que dans cet état particulier de la conscience où la conscience disparait d’elle-même, il peut être parfois difficile d’intégrer une connaissance donnée ou un comportement donné qu’on ne connaissait pas. Mais plus vous êtes naturel, plus vous êtes spontané, plus vous êtes dans le sens de la vie, moins il peut y avoir de heurts, moins il peut y avoir de résistance, que ce soit en vous comme à l’extérieur de vous. D’ailleurs la distinction intérieur/extérieur ne veut plus rien dire. C’est une étape préalable de dichotomiser intérieur-extérieur. Toute à l’heure on avait la question sur accueillir les deux polarités, c’est exactement le même principe, c’est exactement la même chose.

Source : Satsang du Collectif de l’UN (20 mars 2014)
Transcription par : Claudine Martel
Téléchargement Question 1 (PDF) : Question 1 – 20 mars 2014


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Tradução para o português : Célia G.